Le moment est venu. Le voici enfin, l’article promis sur Loki. C’est le dernier que je poste en cette année 2013 et je suis assez contente de la clore avec ça. Après tout, le God of Mischief m’aura poursuivie une bonne partie de cette année, de bien des manières.
Évidemment, il n’y a pas autant de gifs ou d’images de Thor 2 sur internet que j’aurais aimé en voir, mais ça fera l’affaire. Il y en a largement assez pour un article, inutile de chipoter davantage. Je préviens tout de suite que l’article contient des spoilers pour ceux qui n’ont pas vu le film.
Il y a des mois, donc, j’avais publié ici un article disant tout le bien que je pensais de Loki, que ça soit dans les films de Kenneth Branagh et Joss Whedon ou dans la mythologie nordique. Depuis, j’ai eu le temps de lire un grand nombre de choses sur le dieu de la ruse, et je me suis rendue compte que les réalisateurs avaient fait un sacré bon boulot : le personnage incarné par Tom Hiddleston ne trahit absolument pas l’image que j’ai eu de Loki en lisant divers récit légendaires. Si vous êtes curieux, j’ai récemment lu Odd et les Géants de Glace, un récit pour enfants signé Neil Gaiman paru en 2009. Loki, Thor et Odin figurent parmi les personnages principaux. Le livre peut être lu à tous âges et respecte la mythologie nordique. Le personnage de Loki est fidèle à lui-même : si vous l’avez aimé dans les films Marvel, vous l’aimerez dans ce petit bouquin – délicieusement illustré par Brett Helquist.
BREF. Dans mon précédent article sur Loki, je concluais par ceci :
Et quant à savoir de quel côté Loki sera dans Thor 2, je pense qu’il sera de celui de Thor et je crois… qu’il pourra voir ça comme une chance de rédemption. J’ai discuté avec des amies qui ne soutiennent pas cette théorie, mais je veux y croire, parce qu’avec le temps, j’ai appris à plutôt bien connaître le God of Mischief. Cependant, encore une fois, Loki est imprévisible…
Je m’étais promis d’écrire un article une fois le second film vu pour confirmer – ou non – mes théories. Alors ? Eh bien, je peux affirmer avec fierté que…
J’AVAIS RAISON.
J’avais aussi complété ma théorie en dehors de ce blog – libre à vous de me croire ou pas. J’ai pensé que, Loki étant ce qu’il est, s’il voyait une chance de rédemption, il la rejetterait à peine effleurée et préfèrerait aller plus loin dans les ténèbres, quitte à rester seul. Fidèle à lui-même, obéissant à ses propres lois et faisant ce qu’il veut comme il veut, comme toujours. Aidant autrui quand ça l’arrange.
Je suis donc allée voir Thor : Le Monde des Ténèbres d’Alan Taylor (l’un des réalisateurs de Game of Thrones dans laquelle je me suis récemment lancée et Holy Hell, c’est excellent) peu après sa sortie. Critique rapide : le film est meilleur que le premier, ça ressemble parfois à un curieux et plaisant mélange du Seigneur des Anneaux et de Star Wars, et il m’a même fait définitivement apprécier Chris Hemsworth. Oui oui. J’en suis la première surprise.
Et Loki, me direz-vous ?
Il ne m’a pas déçue. Quand je me suis assise sur mon siège, j’étais impatiente de savoir si mes théories étaient justes. Et elles l’ont toutes été, du début à la fin. Dans l’ordre. (La première chose que j’ai appréciée, d’un point de vue purement extérieur à l’histoire, c’est qu’Hiddleston ne cabotine pas. Il aurait pu devenir une caricature de son personnage, mais pile au moment où il menace d’en faire trop, il change brutalement de registre. Entre l’évasion d’Asgard et l’arrivée sur Svartalfheim, oui.)
Reprenons les théories dans l’ordre, voulez-vous ?
1°) Loki sera du côté de Thor.
Gagné. J’en entends déjà hurler : « Oui mais à la fin, il… ». Justement. On est d’accord, Loki s’allie à Thor d’abord pour venger la mort de leur mère, Frigga. Bien. Il aide Thor et Jane à s’échapper d’Asgard, à parvenir sur Svartalfheim et à sauver Jane. (D’ailleurs, au moment de sa pseudo trahison sur cette lugubre planète, j’entendais déjà les amies qui n’avaient pas soutenu mes théories ronronner de satisfaction. Mais c’était une ruse destinée à leurrer Malekith, le chef des elfes noirs. J’ai eu un grand sourire, pas surprise une seconde.) De surcroît, Loki se sacrifie pendant l’affrontement : il est mortellement blessé. Paradoxal pour un dieu ? Loki rappelle ironiquement au début du film que les Asgardiens n’ont qu’un temps de vie plus long que celui des humains, point final. Ils sont mortels.
Même si je me doutais, à ce moment, que Loki ne pouvait pas mourir, pour de simples raisons techniques – jeter l’un des personnages principaux au milieu du film, c’est moyen – je reste convaincue de sa sincérité à ce moment-là. Je suis sûre que Loki ne savait pas lui-même s’il allait survivre. Ça lui a en tout cas donné le temps de faire son mea culpa. S’il est le dieu de la ruse, il est aussi capable de sincérité, ce que les autres films ont suffisamment montré.
2°) Il verra son rôle comme une chance de rédemption
Qu’il a en partie saisie avant de la rejeter en bloc. Admettons-le, s’il n’avait pas survécu à ses blessures, il aurait connu une mort héroïque. Il se rachète aux yeux de son frère, qui lui pardonne – et qui l’aime toujours, comme il ne cesse de le répéter depuis Avengers – et voilà. Rédemption obtenue. Sauf que… Eh oui, la fin du film. Donc, à la fin du film, le spectateur découvre que Loki a survécu et pris la place d’Odin sur le trône d’Asgard. Sous l’apparence de ce dernier (j’étais ravie que le pouvoir de transformation de Loki, très présent dans la mythologie nordique, soit montré dans le film), il laisse Thor renoncer à hériter du trône et retourner sur Terre pour vivre d’amour et d’eau fraîche avec Jane. Et voilà, tout est bien qui finit bien, d’un côté comme de l’autre. JUSTEMENT. Loki n’est pas siiiii… eh ben, méchant que ça, en fin de compte.
3°) Loki est bel et bien du côté de Thor… même s’il reste fidèle à lui-même
Ok, Loki s’empare du trône et envoie Odin on ne sait où. D’accord. Ceci dit, si envoyer Thor sur Terre avec Jane l’arrange bien, n’est-ce pas aussi un geste fraternel qu’il a envers lui ? Loki autorise son frère, après tout, à suivre la voie qu’il a choisie et à être heureux. Renoncer au trône est aussi une transgression pour Thor, ce qui ne doit pas déplaire à son frangin. Loki agrémente le discours d’Odin de jolies remarques pleines d’amour paternel (fraternel ? ). Certains diront que c’est pour rendre son imitation d’Odin plus crédible, mais jamais Odin ne parlerait ainsi en temps normal. J’aime à penser que cette scène montre une bonne fois pour toutes que Loki, même s’il sert ses propres intérêts, est aussi, jusqu’à la fin du film, du côté de son frère.
Que dire de plus, à part souhaiter que ma démonstration vous ait convaincu(e)s ? Si ce n’est pas le cas, je suis toujours ouverte au débat, bien entendu.
Quoi qu’il en soit, j’ai hâte de revoir le film et, en attendant, je peux toujours me plonger dans les arcanes de la mythologie nordique. Et vous savez quoi ? J’adorerais écrire un essai digne de ce nom sur Loki – ça fait partie de la foule de livres que j’aimerais écrire. Parce que oui, je serai toujours aux côtés du dieu de la ruse pendant le Ragnarok. Pas l’ombre d’un doute.