Ce matin, une fée était endormie dans mon lit. La joue pâle, la bouche dédaigneuse.
Est-elle venue ici attirée par mes cauchemars, a-t-elle voulu mes les enlever ?
(Ou s’en nourrir, sait-on jamais.)
Des fleurs d’hiver parsemaient sa chevelure et sur son petit visage était fixée une ferme résolution.
Je n’osais rien dire, pas même bouger, puisque je m’étais réveillée et que soudain je l’avais vue là.
Mais si j’osais la toucher, pour voir… Je tendis les doigts vers le visage souverain de la fée – jamais princesse endormie ne parut si blasée ! – pour la frôler, à peine… Elle s’obstinait dans son sommeil.
Je me retournais dans mon lit, et les draps bougèrent. Tournant mon visage vers la fée, je vis qu’elle n’était plus là ! C’était un motif dessiné sur les draps, dans la pénombre, qui m’avait fait croire à un visage et l’illusion était tombée.
À moins que le jour et ma main trop hardie n’ait courroucé ma fée au dernier degré.
Mais, alors que le traits de son visage s’estompent déjà dans ma mémoire, je les reproduis avec des mots en ce froid matin d’hiver.
Le 02/12/23.
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